Maroussia Hodge
Titre : Capitaine Genre : Féminin Race : Humaine Métier/classe : Soldat de Marine Âge personnage : La trentaine Galons : 3081 Messages : 439 Réputation : 1 Date d'inscription : 15/01/2018 Age : 33
| Sujet: [Campagne RP] Cauchemars en Drustvar Mer 3 Oct - 10:44 | |
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Drustvar. Cette région, ancienne terre des fiers et sanguins Drust, était sujette, depuis l'arrivée de l'Alliance dans le port de Boralus, à bien des rumeurs. Rares étaient les kul tirans à oser en parler librement, et le nombre d'entre eux qui auraient pu s'y aventurer de leur propre chef était proche du néant.
Sorcellerie, sabbat, nécromancie... On entendait tout et n'importe quoi à propos de ce territoire montagneux, si bien qu'il en devenait ardu de distinguer le vrai du faux, la menace réelle de la fable, que l'on raconte aux enfants dissipés pour les faire aller au lit, la tête encline aux cauchemars.
Lorsque l'ordre de mission engagea la Vengeance de Neptulon de se rendre sur ces terres inhospitalières, une curiosité mesurée semblait s'emparer de l'équipage. "Retrouver une compagnie de la septième légion" : une mission claire en théorie, complexe dans la pratique, d'autant plus que les soldats du Lion étaient officiellement en mission de repérage cartographique lors de leur disparition...
C'est en laissant le navire au mouillage dans la rade de Tiragarde que l'équipage pris finalement la direction du sud-ouest. Parvenant en barque - et sans Eaugure - à l’embarcadère abandonné près de la ville de Havrebrume. Mettant les pieds dans une ambiance déjà pesante, alors même qu'ils ne venait que de fouler terre.
Havrebrume s'avéra être un village à la fois abandonné et en état de siège. En guerre, mais contre un ennemi déjà victorieux. La place centrale s'avérait déserte, et ce n'est qu'après bien des efforts qu'ils parvinrent à échanger quelques mots avec des villageois rescapés enfermés à double tour chez eux.
La ville avait visiblement plongé dans le désordre et la mort, quelques temps auparavant, alors que le maire venait de recueillir de drôles d'orphelins chez lui. "Des disparitions en chaîne" soulignèrent les habitants. "Des gens qui perdaient la boule", devant "agressifs". "Abominable" Certains avaient même vu d'anciens amants, des individus reliés par les liens du sang, venir à s'entre-tuer sans préavis.
Quant aux responsables, ils ne prononçaient pas leurs noms, se contenant de dire "Elles", sans très bien les avoir vu, et en se gardant de les voir. "Elles", les "Sorcières", les "Monstres", les "Soeurs du sabbat", responsables de tous les maux qu'affrontaient désormais les villageois. Dans ce flou ambiant, l'équipage se rattacha cependant à une information utile : les villageois avaient déjà rencontré des tuniques bleu et or, et la compagnie de la septième légion était bien passée par là, quelques semaines auparavant, faisant route pour la Ferté d'Arom.
Si certains soldats de l'équipage avaient pour désir d'aider les rescapés à s'enfuir et à se mettre à l'abris, la mission première revenait à rejoindre la célèbre ville, perche dans les montagnes. Les chances de parvenir à convaincre les villageois de sortir de chez eux étaient minces, quant à l'idée de traverser la région avec des civils relevaient sans doute du suicide. C'est donc le cœur lourd qu'ils abandonnèrent les survivants à un destin plus que incertain.
Le chemin pour rejoindre la Ferté était escarpé, mal entretenu, et il leur fallut plusieurs heures de marche pour apercevoir les lumières de la ville. Un vent à glacer les os auquel ils s’habitueraient bien vite venait souffler par rafales, gagnant en puissance alors qu’ils quittaient la cime des arbres pour rejoindre les vallées montagneuses parsemées des premières neiges.
Les chalands étaient inexistants, et ils ne croisèrent qu’une caravane à moitié désagrégée, et des cadavres conservés par le froid, qui témoignaient d’un combat sanglant que s’étaient visiblement livrés entre eux les deux conducteurs. Remontant encore la route montagneuse, ils finirent par entendre un bruit de combat, en amont d’un surplomb rocheux. En apercevant des non-morts, la charge est donnée, et l’équipage, lame au clair, engage sans attendre le combat. Un combat cependant bien plus bordélique que prévu. Quelques civils kul tirassiens semblaient mener une lutte acharnée contre les non-morts… avant de retourner leurs armes les uns contre les autres, et contre l’équipage qui leur venait en aide. Le regard fou ou au contraire, morne, ce furent les premières victimes du Sabbat que rencontra la Vengeance de Neptulon. L’un d’entre eux fut abattu, l’autre enchaîné.
C’est un groupe de sentinelles qui les attendait à l’entrée de la Ferté d’Arom. Le prisonnier, jugé comme une cause perdue, fut abattu d’un coup d’estramaçon. Une sentinelle, répondant évasivement à leurs questions, leur indiqua une petite maison au bord d’un lac gelé, en périphérie du village, pour y passer la nuit. Ils y resteraient tant qu’ils ne se soumettraient pas au fameux test, obligatoire, de dépistage de la sorcellerie…
Quant à ce qui était advenu de la septième, les nouvelles étaient graves. De la compagnie de douze hommes, seul un, une jeune lieutenant, mage, était revenue indemne de la Forêt Cramoisie que les soldats de la septième, selon les sentinelles, avaient eu la folie de pénétrer. La jeune femme, une certaine Joséphine Grondeterre, blessée lors de leur traversée jusqu’à la Ferté, ne devait sa vie sauve qu’à sa mauvaise chance.
C’est bien des questionnements en tête que l’équipage de la Vengeance de Neptulon s’installa dans la petite masure pour la nuit, mettant en place des quarts, tours de garde de surveillance, sous l’œil attentif et prudent des sentinelles de la Ferté d’Arom.
Et ce fut cette première nuit que les « symptômes » commencèrent à poindre dans le cœur et l’esprit de certains d’entre eux. Le début d’une longue série.
[A suivre] | |
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